Les praticiens engagés : Dr YAMBULIYA DIPAMA

Après treize ans en France, au sein de l'AOI, le Dr Yambuliya Dipama est rentré au Burkina Faso, son pays natal qui compte désormais 103 chirurgiens-dentistes pour 21 millions d’habitants.

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Pendant sa scolarité, Yambuliya Dipama habite à Ouagadougou, au Burkina Faso mais lors des vacances solaires, il retrouve son oncle situé à 380 km de la capitale, dans la région des Hauts-Bassins, près de Bobo-Dioulasso. Ce dernier y a une grande plantation de mangues dans la vallée du Kou. "J’ai aidé dans les vergers et j’ai constaté qu’il y avait des perditions. Je me disais que notre pays avait des matières premières mais pas de valeur ajoutée, alors pourquoi ne pas transformer les fruits sur place et faire des compotes pour les enfants par exemple", se souvient-il." Après le bac, j’avais envie de m’orienter vers des études dans l’agro-alimentaire mais mes parents m’encourageaient fortement à aller vers le médical, j’ai choisi les études dentaires."

DES ÉTUDES EN SANTÉ PUBLIQUE

Comme il n’y a pas de faculté d’odontologie au Burkina, il part à Dakar au Sénégal puis, "pour ajouter une corde à mon arc", il rejoint Marseille (Bouches-du-Rhône) pour un master de santé publique axé sur les pays en développement.
Le Dr Dipama fait son stage de master à Paris au sein de l’ONG AOI (Aide Odontologique Internationale) à l’issue duquel il est embauché comme chargé de mission au siège de Montrouge (Hauts-de-Seine). Il coordonne des dossiers, recherche des financements et soutient la planification de projets dans son pays d’origine mais aussi à Madagascar ou au Laos. "L’humanitaire se caractérise généralement par l’intervention d’urgence. Ce n’est pas la démarche de l’AOI et c’est ce qui m’a plu, explique-t-il. L’objectif, c’est le développement. L’AOI accompagne les partenaires locaux (ministères, hôpitaux, universités, entreprises, etc.) pour identifier les besoins, et appuyer la mise en place de leur projet. "

Pour garder la main, les vendredis matins, il pratique la chirurgie dentaire dans le service d’odontologie de l’hôpital Charles Foix à Ivry (Val-de-Marne), où il a l’opportunité d’avoir été accepté en stage. Parallèlement, comme il a la volonté de toujours se perfectionner, il poursuit des formations pour obtenir deux certificats d’études supérieures (CES), l’un en parodontologie et l’autre en odontologie prothétique. "Je pensais rester trois ou quatre ans en France, mais il y avait tant à faire pour l’AOI, une restructuration interne et la reconnaissance de son statut L’autre grand projet familial du Dr Yambuliya Dipama : la création et l'encadrement d'un établissement scolaire.d’utilité publique, continue-t-il. L’idée de rentrer au pays ne m’a jamais lâché, je faisais régulièrement des allers et retours pour voir ma famille mais au bout d’un moment, on a l’impression de faire un grand écart avec un pied dans chaque pays, il faut se décider." L’homme connaît les énormes besoins en santé bucco-dentaire du Burkina-Faso qui compte seulement 103 chirurgiens-dentistes pour 21 millions d’habitants.

UN CABINET ULTRAMODERNE À OUAGA 2000

En 2019, il se décide, il rentre au pays et s’installe à Ouagadougou, avec pour ambition de monter un pôle d’excellence capable d’accueillir trois fauteuils et présentant la possibilité d’accueillir d’autres spécialités médicales et à terme de monter une polyclinique. Son cabinet flambant neuf dispose d’un équipement ultramoderne et se situe à Ouaga 2000, une zone en plein développement résidentiel, avec une patientèle d’expatriés et une population burkinabè qui a les moyens de cotiser à une assurance santé.

"Malheureusement, nous n’avons pas de sécurité sociale, regrette-t-il. Je réserve le samedi matin aux personnes en difficultés à qui je ne fais payer que les frais réels d’anesthésie ou de fabrication de prothèses adjointes par exemples." Aider son pays à se développer dans tous les domaines, c’est ce qui l’anime. Il a d’ailleurs un agenda de ministre, est toujours très actif au sein de l’AOI, à titre bénévole, en tant que secrétaire général de l’association et il a aussi d’autres activités, un peu plus inattendues. Avec ses frères et soeurs, il s’occupe d’un verger de papayes et d’agrumes : "C’est ma soeur cadette qui a fait des études d’ingénierie agroalimentaire, dit-il en souriant. L’autre grand projet familial, c’est un établissement scolaire que nous avons monté, car l’école c’est la voie la plus sûre pour développer une nation."

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Devenir praticien solidaire avec l’AOI

▶ L'AIDE ODONTOLOGIQUE INTERNATIONALE, association reconnue d'utilité publique, propose aux chirurgiens- dentistes de devenir "praticien solidaire" en versant mensuellement une somme financière qui correspond à un acte réalisé au cabinet.

Chaque don donne droit à une réduction d’impôts de 66 %. Un don de 28,92 € correspondant au tarif d’un détartrage correspond à un coût réel de 9,83 €, après déduction fiscale de 19,09 €. Cette opération apporte des ressources nécessaires pour soutenir à travers le monde (Burkina Faso, Cambodge, Laos, Haïti, Madagascar, France), les projets de l’AOI qui contribuent à améliorer la santé orale des populations défavorisées.